Françoise Labaune-Jean*, Stéphan Hinguant*

avec la collaboration de Stéphane JEAN

Nouveautés sur l’Antiquité tardive : les apports du mobilier funéraire de Gouesnac’h – Ty Korn (Finistère)

Présentation du site

Dans le cadre d’une fouille préventive réalisée en 2007 à l’emplacement d’un tumulus de l’âge du

Bronze menacé par un projet de construction 1, l’extension des décapages a permis la découverte, inattendue,

d’une partie d’un cimetière attribué à l’Antiquité tardive. Initialement destinée à comprendre l’organisation architecturale d’un monument protohistorique et à en préciser la chronologie, cette fouille s’est donc étendue à la compréhension d’un espace dédié au monde des morts de la fin de l’Antiquité. Localisé à l’ouest du bourg actuel de Gouesnac’h, sur un plateau en rive gauche de l’Odet non loin

de son estuaire, le site se place dans un contexte archéologique assez dense, notamment connu pour ses occupations protohistoriques dont de nombreux et riches dépôts métalliques de l’âge du Bronze, mais aussi pour son éperon barré gaulois de Saint-Cadou, l’atelier de saunier de Keraign ou encore pour son établissement gallo-romain de Porz-Gwen 2 (fig. 1). Au terme de la fouille menée à Ty Korn, sur environ 3500 m ² , une trentaine de structures seulement est dénombrée. Elles se rattachent à trois phases chronologiques distinctes, le tumulus de l’âge du

Bronze, deux fossés-talus gaulois et une succession d’enclos carrés et de fosses d’inhumations antiques

(fig. 2). La fouille fine du tumulus a révélé la violation ancienne de la chambre funéraire, contrairement à

ce qui avait été présumé lors du diagnostic. Seule son architecture, composée d’une couronne de gros blocs ceinturant une chambre funéraire ovalaire, a donc pu être appréhendée 3. Les quelques éléments

mobiliers collectés (urnes à cordon, vases à dépressions digitées et cordon, décor de chevrons incisés)

indiquent une datation large durant l’âge du Bronze, du Campaniforme au Bronze moyen.